La ruche horizontale
La ruche horizontale, communément appelée « ruche kényane », doit sont surnom au fait qu’elle ait été créée pour amener l’apiculture au Kenya par une conduite de ruche simplifiée. Elle est basée sur des systèmes provenant de Grèce et de Corse (entre autre).
Une ruche naturelle.
Cette ruche est en fait la représentation d’un arbre creux couché dans lequel les abeilles iraient naturellement créer leur habitat.
La « conduite » de ruche reste très simple et se contente de 2 visites par an (avec ouverture de ruche et inspection des lattes), au printemps et à l’automne.
Le reste du temps est destiné à l’observation et l’apprentissage de la vie de nos amies.
Les abeilles conservent toutes leurs fonctions naturelles, en particulier celle de bâtisseuse car ce sont elles qui construisent les rayons de cire.
La ruche horizontale est destinée à une apiculture naturelle et amateur, de ce fait, elle ne peut et ne doit pas être comparée à une apiculture professionnelle.
En effet le premier souci de ce type d’apiculture est la préservation de l’abeille, aucune notion de production n’est, ici, à prendre en compte.
Le premier consommateur du miel est le producteur, en l’occurrence l’abeille !
Ensuite une fois par an, au printemps, il nous sera possible de recueillir ce que les demoiselles auront bien voulu nous laisser : un miel, le meilleur du monde, mêlé de pollen, de propolis et de cire, mais surtout le miel du jardin, celui de nos abeilles.
Une abeille menacée !
Cet article est destiné à vous intéresser à ce système, car tout le monde le sait, (ou du moins vous le saurez maintenant!), l’abeille va mal !
En effet notre système de consommation et notre mode de production alimentaire nous a mené vers une agriculture dite « intensive ».
Cette agriculture intensive réside dans une production à grande échelle, sur de très grandes parcelles, en monoculture, basée sur un apport de pesticides.
Il y a donc une réduction des talus (voire une disparition), plus de plantes mellifères, plus de variétés et donc plus de nourriture pour les abeilles. Les pesticides, eux les tuent tout simplement.
En fait, l’inverse de ce que fait la nature, qui, elle, se sert de la diversité.
Tout est basé sur un équilibre parfait, chaque élément a plusieurs fonctions et chaque fonction est remplie par plusieurs éléments.
Et l’abeille dans tout çà ? Et bien, elle est juste celle qui pollinise le plus de plantes.
La pollinisation étant, pour simplifier, le système de reproduction de 80% des plantes.
Plus de pollinisation, plus de plantes. Plus de plantes, plus de vie sur terre : plus d’abeille plus de vie!
Pour en revenir, à notre ruche naturelle, je vous invite à faire vos propres recherches, et à vous faire votre propre avis, en gardant à l’esprit cette notion de « naturel ».
A chaque idée figée qu’un « connaisseur des forums », voudra vous inculquer, dite vous bien que l’abeille était là bien longtemps avant nous, que l’homme ne lui a rien appris, que tout ce qu’elle fait est naturel et remplit donc une fonction !
Observez, apprenez, comprenez, mais n’essayez pas de contrôler !
Pour plus de renseignements sur ce sujet je vous invite à vous rendre sur le site de Pierre Javaudin, ruche-naturelle.fr,
et/ou de vous procurer son livre « une ruche dans mon jardin » (éd.Larousse), qui vous expliquera tout concernant la ruche horizontale.
Vous apprendrez comment construire votre ruche vous même et comment la « conduire », en gardant à l’esprit que c’est à la portée de tous.
Pour ceux qui seraient intéressés mais qui ne veulent ou ne peuvent pas la construire, rapprochez vous d’artisans locaux qui travailleront avec des essences de bois locales (vous pouvez me contacter pour la Bretagne).
Si vous connaissez un passionné du bois qui pourrait vous la faire mais qui ne connait pas ce système et bien c’est l’occasion de lui faire connaître et de partager !
Et maintenant les débuts d’une ruche horizontale en images !!!!
Pour commencer il faut du bois, local c’est mieux !
Ici des planches de douglas de 25 mm d’épaisseur, de 20 cm de large et de 2.5m de long
Mais vous pouvez la faire en bois de récup.
Pour des planches plus large, il faudra en assembler par rainures et fausses languettes (par ex.)
Passez ensuite à la construction (plus de détails cliquez sur le lien).
en suivant les plans chinés, ici ou là, ou mieux, ceux que vous aurez fait.
Si vous êtes intéressé je peux vous fournir les miens inspirés des indications de Pierre.
Les seules prérogatives étant de faire en angle à 120° dans le bas de la ruche et de fabriquer des lattes de 35mm de large.
La ruche est enfin debout !
Première satisfaction !
La fenêtre sur le côté permettra d’observer la vie de la ruche sans déranger les habitantes.
C’est en plus une ruche pédagogique !
L’installation de la ruche dans le jardin :
Un endroit tranquille, où elles seront biens, sans être dérangées.
L’entrée ne devra pas être face aux intempéries (surtout le vent!)
Si vous le pouvez, placez la ruche sous un abri. L’idéal étant sous des arbres (double utilité de l’abri et de la nourriture!)
La ruche ne sera pas en plein soleil.
Il lui faudra de l’eau à proximité (mais pas de l’eau de source!),
Dans la nature, les abeilles vont dans les étangs, les fossés…
reproduisez donc les mêmes conditions en mettant des morceaux de bois ou autres qui flottent,
une abeille se noie dans une goutte d’eau!
Il faudra des plantes mellifères dans les alentours et si possible des noisetiers (première source de nourriture en fin d’hiver!)
Encirage des lattes :

Faites fondre de la cire (attention la cire prend feu à 70°c !!!)
Avec un pinceau (ici une brosse à dent!), déposez de la cire fondue sur le bout des amorces.
Attention de ne pas déborder !!! cette opération est méticuleuse et prend un peu de temps!
Il faudra faire fondre la cire plusieurs fois car elle cristallise très rapidement (sinon utilisez un chauffe cire type épilation).
Sur la seconde photo, nous apercevons un essaim d’élevage, dans la caisse en bois (entre 10 et 15 000 abeilles!!!), et dans la petite cage jaune, une reine et ses nourricières!
La reine n’est donc pas la mère des abeilles dans ce cas-ci mais le deviendra au bout d’un mois, sauf si elle n’est pas acceptée par l’essaim.
Le grand moment !
C’est maintenant !!
On met sa vareuse, on prend ses abeilles et on les met dans la ruche !!!
Rien de plus simple.
Bon en fait, on va d’abord accrocher la cage de la reine sur une latte.
Après avoir enlevé 5 ou 6 lattes pour faire une entrée large, on va ouvrir la caisse des abeilles et la secouer énergiquement au dessus de l’ouverture créée par les lattes.
On referme ensuite l’ouverture en replaçant les lattes à leur place, en prenant surtout soin de ne pas écraser d’abeilles!
Si la vareuse reste essentielle il faut savoir que les abeilles n’attaqueront pas, elles n’ont encore rien à défendre!
Ne soyez pas brusque avec elles et elles ne vous piqueront pas !
Si une abeille vous pique, elle en meurt, elle ne le fera donc pas par plaisir.
Nota : il est bon de savoir que si l’homme a une vision de 25 images par seconde, une abeille, elle, voient 300 images par secondes.
Par conséquent, les mouvements que perçoivent les abeilles sont beaucoup plus lents que ceux que nous voyons.
Si nos mouvements sont brusques, elles les détectent sans difficultés, et peuvent, si elles se sentent menacées, se défendre.
Si nos mouvements sont lents elles les verront encore plus lentement et n’y prêteront aucune attention.
la cage de la reine dans la ruche :
La cage de la reine et de ses nourricières est fermée par un opercule de sucre.
Ce sucre a deux fonctions : la première est la fabrication de la gelée royale (seule nourriture de la reine) par les nourricières.
De l’autre côté, le sucre est également mangé par l’essaim de la ruche. Le temps qu’il faut pour éliminer cet opercule et libérer la reine doit suffire à ce que l’essaim se soit habitué aux phéromones de celle ci.
Les premières semaines :
Ces photos ont été prises pendant le premier mois d’installation des abeilles !
Et maintenant à vous !!!!
C’est simple, naturel, à la portée de tous et en plus c’est passionnant !
Merci à Pierre Javaudin, pour la découverte de cette ruche et pour le partage de ses connaissances.
N’hésitez pas à participer à ses formations très instructives (voir sur son site).
Je n’ai fait, ici, que retranscrire quelques unes de ses informations.
A vous de faire circuler!