Dans le travail à la main, un duo presque oublié ressort de temps en temps et c’est dommage de ne pas s’y intéresser plus car il peut remplacer presque tous les autres outils et établi :
Le banc à planer et la plane !
Je ne rentrerai pas dans trop de détails ici il y a tellement à dire et je ne suis pas un spécialiste du sujet.
Quelques mots seulement pour dire que c’est le seul établi réellement transportable et complet, qu’il y a autant de banc à planer que d’artisans à s’en servir : en effet ce banc ne s’achète pas, généralement il se construit et ne coûte donc que le temps de le faire et le bois.
Les planes sont elles aussi diverses et variées suivant l’utilisation que l’on en a : concaves, convexes, plates, doubles…
La plane est donc un couteau possédant deux poignées et généralement un seul biseau. Il s’utilise de préférence sur bois vert (d’où le principe d’amener son établi sur place pour travailler le bois à la source).
Son utilisation se fait en tirant vers soi, dans le sens du fil du bois. Sa pratique devient très instinctive à force d’utilisation et fait parti de ces outils à main qui nous en apprennent plus sur le bois.
L’utilisation en tirant nécessite donc que la pièce travaillée soit bloquée efficacement et c’est là le rôle du banc (à planer, d’âne, chevalet, poney ou autres termes utilisés)
Mon banc en détail : fabriqué en bois de récup avec des restes de bois de terrasse (pin autoclave classe 4), les deux pieds avant sont des branches de houx trouvées en forêt, que des assemblages par chevilles. Le siège (déplaçable) vient d’une récupération de chaise africaine (côtes d’ivoire).
Insérer un banc à planer sur son établi :
Dans un petit atelier il est difficile de pouvoir tout rentrer, et travailler à l’extérieur n’est pas toujours possible (même en Bretagne!) il faudra donc quelques astuces pour pouvoir travailler confortablement et à l’abri.
Suite à la réalisation de mon établi, voici comment j’ai intégré une option banc à planer sur ce dernier
J’avais décidé de mettre une succession de barreaux en hêtre en guise de porte outils (zone de rangement ou zone de b….l!) ne voulant pas boucher totalement cette espace.
Pour intégrer mon option banc à planer (on devrait d’ailleurs dire métier à planer : on appelle banc, l’établi qui permet de travailler assis et métier, celui avec lequel on travail debout), il m’aura juste fallu enlever un barreau !
En image, l’explication est plus simple :
les barreaux un de moins! on coince la planche support entre 2 barreaux la pièce à travailler est elle aussi coincée la pièce tient grâce à l’appui de l’outil sur le bois avec des lattes fines
Mais ce n’est pas tout : et si la pièce est trop grosse ?
On transforme en métier « à corde » :
La pièce sera maintenue grâce au passage d’une corde, on pourra appuyer avec le pied directement dans une boucle de la corde (ici une sangle) ou mieux y glisser une chute debois sur laquelle on viendra appuyer avec le pied.
Pour éviter une trop grande élasticité de la planche de travail on peut également glisser dessous une cale qui évitera un effet « rebond » et aussi une casse éventuelle de la planche.
A partir de là, seul l’imagination peut limiter les utilisations de cette option :
maintien d’une petite pièce scier une petite pièce de bois travail au ciseau une autre petite cale évitera que la pièce dérape sur le côté on peut toujours mettre une petite épaisseur de médium à la place pour y déposer des petits ustensiles
Variante du banc à planer : le banc de chaisier
Le banc de chaisier est une autre version du banc à planer. la pièce à travailler est généralement un bois rond destiné à devenir un manche d’outil ou un pied de chaise (surtout) ou autre. Le blocage de la pièce se fait cette fois entre deux « leviers » un fixe et un mobile. La tension exercée par le maintien de la pièce est très forte, les têtes de leviers sont donc sculptées de diverses façons de manière à ce que le bois reste bien en place.

Maintenant la version « option sur l’établi »
Les madriers de douglas sont coupés à la section des espaces inter barreaux.
Un levier sur la partie mobile et un trou pour la pédale en bas.
Explication en image :
Pour en savoir plus :
Je ne saurais que vous conseiller de vous procurer le superbe livre de Bernard Bertrand sur le sujet.
Ce livre vous expliquera tout sur ce duo, mais aussi sur le travail du bois en général et un dvd explicatif avec quelques démonstrations et objets à réaliser
Pour le commander : Edition Terran